编者按:从其在孟加拉湾的硕士实习开始,法国籍研究生Ronan JOUSSAIN通过海底取样勾画着喜马拉雅山风化的历史。目前,他正在bat365在线平台、海洋地质国家重点实验室做中法联合培养博士研究生,并于4月10日在此与专程来访的法国驻沪总领馆科技处一行交流,介绍了自己海洋沉积学研究生历程和未来规划。
来源:法国驻上海总领事馆
Que nous apprennent les sédiments marins ? Rencontre avec Ronan JOUSSAIN, doctorant à l’université de Tongji
Dernière mise à jour : 6 mai 2014
Depuis son premier stage de master dans le golfe du Bengale, Ronan JOUSSAIN retrace l’histoire de l’érosion de l’Himalaya grâce aux prélèvements qu’il a effectués au fond des mers. Il réalise aujourd’hui une thèse franco-chinoise à Tongji où il a accueilli le service pour la Science et la Technologie du Consulat général de France à Shanghai.
Le Pr. LIU Zhifei et Ronan JOUSSAIN
Il y a quelques années, Ronan JOUSSAIN s’embarquait à bord du Marion Dufresne, le célèbre navire océanographique français, en direction du Golfe du Bengale. Il y réalisa ses premiers prélèvements de carottes sédimentaires. Quelques années plus tard, ce jeune doctorant réside désormais à Shanghai. Il a rejoint le laboratoire d’océanographie de l’université de Tongji où il réalise sa thèse en cotutelle, encadrée en Chine par le Professeur LIU Zhifei et en France par le Professeur Christophe COLIN. Ses premières carottes venues du Bengale, il les analyse toujours afin de retracer les scénarios de l’érosion des chaînes montagneuses de l’Himalaya, en les soumettant aux analyses par diffraction des rayons X, en faisant appel à la spectrométrie par torche plasma pour mettre en exergue les propriétés des sédiments qu’elles contiennent.
La visite du département des sciences de la terre et des océans de l’université de Tongji le 10 avril 2014 par le service pour la Science et la Technologie du Consulat général de France à Shanghai aura été l’occasion d’en savoir plus sur le parcours et les projets de ce doctorant français, spécialiste des sédiments marins.
Quel a été votre parcours, depuis la France jusqu’à la Chine ?
J’ai commencé mes études par une licence puis un master à l’université Paris Sud d’Orsay. Je me suis plus particulièrement spécialisé dans les domaines de la sédimentologie et de la paléoclimatologie. Durant ma première année de master en 2012, dans le cadre de travaux de recherche, j’ai eu la chance de participer à une mission paléo-océanographique (MONOPOL MD 191) à bord du Marion Dufresne. La mission avait pour objet de faire des prélèvements d’eau de mer et des carottages dans le Golfe du Bengale. Mon directeur de stage, Pr. Christophe COLIN, m’a alors parlé de la coopération qu’il entretenait de longue date avec son collègue le Professeur LIU Zhifei, et m’a proposé de réaliser mon stage de recherche de master 2ème année auprès de lui en Chine. LIU Zhifei, a d’abord travaillé sur les zones du Tibet avant de concentrer ses travaux sur la zone de la Mer de Chine du Sud. Il a tout de suite trouvé pertinent d’accueillir un étudiant spécialisé sur la zone du Golfe du Bengale afin de compléter ses études du Sud de la Chine. Ce stage s’est parfaitement déroulé. À son issue, j’ai proposé au Pr. LIU Zhifei d’encadrer ma thèse en cotutelle avec le Pr. Christophe COLIN et il a accepté ! Je réalise donc une thèse qui s’intègre dans un projet français (ANR MONOPOL) et financée par le China Scholarship Council, ce qui me permet de continuer à travailler sur ce sujet qui me tient à cœur : l’analyse des sédiments que j’ai contribué à prélever lors de la campagne océanique de 2012.
En quoi consiste votre travail ? Quel est l’objet de votre recherche ?
L’analyse d’une carotte est un travail à la fois coûteux et complexe. Le projet sur lequel je travaille est un projet pluridisciplinaire qui associe 10 laboratoires pour la partie française et couvre différents aspects analytiques telles que la minéralogie, la sédimentologie (notamment étude de la taille des grains) et la géochimie (pour recueillir des informations sur les précipitations de mousson, les courants océaniques et la température des océans). Pour ma part, je cherche plus particulièrement à comprendre l’impact des pluies de mousson sur l’érosion : une question essentielle quand on sait que ce phénomène touche un tiers de la population mondiale. La plupart des sédiments que j’étudie proviennent de l’érosion de l’Himalaya et datent de 180 000 ans environ (fin du Quaternaire). Je mène cette étude grâce à des traceurs géochimiques qui permettent une analyse assez fine à l’échelle géologique (variation à 100 à 1000 ans).
Comment fonctionne la coopération franco-chinoise pour votre projet ?
Le projet est d’abord le fruit d’une longue histoire de coopération puisque LIU Zhifei était lui-même venu faire un post-doctorat dans le laboratoire de Christophe COLIN (laboratoire GEOPS), il y a quinze ans déjà. Ensuite, je dirais que cette coopération est du « donnant-donnant ». Le laboratoire IDES bénéficie de moyens très importants et complémentaires déployés par les Chinois sur ce projet. Pour la Chine, ce genre de coopération lui permet faire reconnaître qu’elle a atteint un haut niveau d’expertise en ce domaine, tant du point de vue des infrastructures, que du niveau scientifique ; elle lui permet également de réaliser des études complémentaires à celles que le laboratoire de Tongji, faites en Mer de Chine du Sud dans une région clé de l’étude des systèmes de mousson asiatique. Pour ma part, cette coopération est l’occasion de découvrir un environnement différent et j’ai eu le sentiment d’être très impliqué dans le projet, puisque depuis mon arrivée à Shanghai, j’ai eu l’occasion de participer à des congrès internationaux, et de faire la rencontre de beaucoup de chercheurs qui travaillent sur les mêmes sujets que moi. Le laboratoire dispose d’un excellent matériel et les conditions de travail sont optimales.
Quels conseils donneriez-vous à un français souhaitant venir étudier en Chine ?
Le point clé est de bien connaître son partenaire : c’était mon cas, puisque les nombreuses co-publications entre le Pr. Christophe COLIN et le Pr. LIU Zhifei témoignaient déjà d’un excellent niveau de coopération. Je crois qu’il est important d’être sensible à la question de la langue : tout le monde parle très bien anglais dans mon laboratoire, mais ce n’est pas le cas partout. Je conseille dans tous les cas l’apprentissage du chinois, même basique : c’est un bon moyen de s’intégrer.
Comment envisagez-vous l’avenir ? Quels sont vos projets ?
Je me concentre d’abord sur ma thèse dans le cadre du projet ANR MONOPOL. J’ai eu la chance d’observer et de participer à l’ensemble du processus, du prélèvement des sédiments jusqu’à l’analyse des données. Il est encore tôt pour dire avec certitude ce que je ferai après la thèse et je reste ouvert à toutes les possibilités ! Cette expérience est en tout cas une formidable ouverture, et un bon tremplin, je l’espère, pour réaliser mon post-doctorat en France, à Orsay.
最后更新 (2014-06-02 17:20)